Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil (1972)
Moi y en a vouloir des sous (1973)
Prononcé un peu après la onzième minute de Tout le monde..., par Jean Yanne, "Oh les cons !" résume assez bien la philosophie du bonhomme.
Disparu en 2003 à 70 ans, Jean Yanne acteur, auteur, réalisateur, producteur et compositeur était en fait avant tout "homme de radio". Média léger, moderne, qui s'invente sur l'instant, libre. D'une époque ou c'était encore possible (A part Philippe Bouvard, de cette "école radiophonique" qui y a-t-il encore aujourd'hui ?), c'est à dire quelques temps après 68. C'est d'ailleurs cette période qui irrigue profondément son cinéma (celui qu'il à réalisé). Sous toutes ses formes:
Ses titres programmatiques, ses topographies (usine, église, radio, rue, Amérique Latine) ses personnages (Homme de radio, patrons, ouvriers, artistes, syndicalistes, curés, féministes), ses costumes (mini-jupes, collants, veste excentrique), ses bandes originales (musique pop-psyché de Michel Magne, apparition du groupe Magma), sa "troupe de comédiens", ses parodies musicales. Et tout le reste. Surtout son cynisme drolatique, ce coté franc-tireur, individualiste critique. De gauche ? Pas de droite cependant. A ce moment là. Ou alors désabusé et défaitiste !
Tout ce qui a fait irruption sur le devant de la scène autour de 68, les idées portées et défendues, les revendications, les rapports "libérés" entre les sexes, la critique des institutions, sont au premier plan dans ses films. A la fois comme un folklore, mais aussi comme un processus à l’œuvre. C'est ce qui fait un des intérêts de son cinéma.
Une curieuse façon de rentrer dans une expérience de "libération", d'en être le centre/moteur et puis de disparaître . D'en mesurer l'échec (c'est peut-être ça son coté de Droite), le retour de l'ordre.
Une sorte d' "agent du bordel social malgré lui".
Le fait qu'il disparaisse, d'une façon ou d'une autre à la fin de ses films (pour les deux cités) est extrêmement important. "Ce n'est plus pour moi ! Ma place n'est pas au milieu de vos hypocrisies" semble-t-il dire à la toute fin. Ceci renforcé par son ultime posture : La nonchalance ! ce coté "foutage de gueule permanent" que le bonhomme trimballe et oppose au Monde.
Je ne suis dupe d'aucune de vos "salades" : l'argent, la réussite sociale, la Foi, la Famille, la création artistique, etc..."La reproduction du même".
Jean Yanne est sans doute le seul à avoir fait, sur le mode populaire et humoristique, à la fois l'éloge du système ET l'éloge de la critique de celui-ci. Et ça dans la foulée de 68. (3 films en 72 et 73). Aujourd'hui qu'en serai-t-il ? Blaguer sur le Patronat, la Classe Ouvrière, Dieu, le Fric, la Pub, et j'en (Jean) passe, possible ou impossible ?
Ce n'est pas l'humour xénophobe, nauséabond et puant de Rien à déclarer (Si, si, traiter d'un sujet "politique" avec humour) qui fera oublier la liberté de ton des films de Yanne.
Time They Are Changing !
Ensuite ça se gâte (Au sens étymologique).
Mais voir une "guerre" de chorale dans une église, l'une entonnant un Te Deum avec un prêtre (ce vieil Apache de Jean-Roger Caussimon) et l'autre l'Internationale, avec en leader Bernard Blier, restera toujours une bonne idée de mise en scène et une vraie drôlerie.
Et son cinéma en est truffé (comique de situation, chansons, jeux de mots, etc..).
Un mot sur sa mise en scène: Nonchalance ! Là encore. Et toujours. L'idée prévaut sur le plan ou sur la séquence. Dommage.
Non, les seules grandes mise en scène avec Jean Yanne resteront les films de Godard, Chabrol ou Pialat.
Dieu est partout !
Oh les Cons !
Ou presque !
Bonjour chez vous !
Disparu en 2003 à 70 ans, Jean Yanne acteur, auteur, réalisateur, producteur et compositeur était en fait avant tout "homme de radio". Média léger, moderne, qui s'invente sur l'instant, libre. D'une époque ou c'était encore possible (A part Philippe Bouvard, de cette "école radiophonique" qui y a-t-il encore aujourd'hui ?), c'est à dire quelques temps après 68. C'est d'ailleurs cette période qui irrigue profondément son cinéma (celui qu'il à réalisé). Sous toutes ses formes:
Ses titres programmatiques, ses topographies (usine, église, radio, rue, Amérique Latine) ses personnages (Homme de radio, patrons, ouvriers, artistes, syndicalistes, curés, féministes), ses costumes (mini-jupes, collants, veste excentrique), ses bandes originales (musique pop-psyché de Michel Magne, apparition du groupe Magma), sa "troupe de comédiens", ses parodies musicales. Et tout le reste. Surtout son cynisme drolatique, ce coté franc-tireur, individualiste critique. De gauche ? Pas de droite cependant. A ce moment là. Ou alors désabusé et défaitiste !
Tout ce qui a fait irruption sur le devant de la scène autour de 68, les idées portées et défendues, les revendications, les rapports "libérés" entre les sexes, la critique des institutions, sont au premier plan dans ses films. A la fois comme un folklore, mais aussi comme un processus à l’œuvre. C'est ce qui fait un des intérêts de son cinéma.
Une curieuse façon de rentrer dans une expérience de "libération", d'en être le centre/moteur et puis de disparaître . D'en mesurer l'échec (c'est peut-être ça son coté de Droite), le retour de l'ordre.
Une sorte d' "agent du bordel social malgré lui".
Le fait qu'il disparaisse, d'une façon ou d'une autre à la fin de ses films (pour les deux cités) est extrêmement important. "Ce n'est plus pour moi ! Ma place n'est pas au milieu de vos hypocrisies" semble-t-il dire à la toute fin. Ceci renforcé par son ultime posture : La nonchalance ! ce coté "foutage de gueule permanent" que le bonhomme trimballe et oppose au Monde.
Je ne suis dupe d'aucune de vos "salades" : l'argent, la réussite sociale, la Foi, la Famille, la création artistique, etc..."La reproduction du même".
Jean Yanne est sans doute le seul à avoir fait, sur le mode populaire et humoristique, à la fois l'éloge du système ET l'éloge de la critique de celui-ci. Et ça dans la foulée de 68. (3 films en 72 et 73). Aujourd'hui qu'en serai-t-il ? Blaguer sur le Patronat, la Classe Ouvrière, Dieu, le Fric, la Pub, et j'en (Jean) passe, possible ou impossible ?
Ce n'est pas l'humour xénophobe, nauséabond et puant de Rien à déclarer (Si, si, traiter d'un sujet "politique" avec humour) qui fera oublier la liberté de ton des films de Yanne.
Time They Are Changing !
Ensuite ça se gâte (Au sens étymologique).
Mais voir une "guerre" de chorale dans une église, l'une entonnant un Te Deum avec un prêtre (ce vieil Apache de Jean-Roger Caussimon) et l'autre l'Internationale, avec en leader Bernard Blier, restera toujours une bonne idée de mise en scène et une vraie drôlerie.
Et son cinéma en est truffé (comique de situation, chansons, jeux de mots, etc..).
Un mot sur sa mise en scène: Nonchalance ! Là encore. Et toujours. L'idée prévaut sur le plan ou sur la séquence. Dommage.
Non, les seules grandes mise en scène avec Jean Yanne resteront les films de Godard, Chabrol ou Pialat.
Dieu est partout !
Oh les Cons !
Ou presque !
Bonjour chez vous !
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