Sunday, January 31, 2010

20 septembre 1979


Les dernières révélations ces jours-ci confirment ce que l'on pensait. Comme Henri Curiel un an avant, Pierre Goldman a été assassiné par les fascistes. On peut mettre en nom dessus. Maintenant.
Je me souviens trés bien le 20 septembre 1979.
Un coup de fil d'une amie: Ils viennent de tuer Goldman ! Manif ce soir (j'ai cependant oublié le lieu exact. Il me semble pourtant que c'était Denfert...).
Et en fin d'après-midi. Une foule anonyme. Plusieurs amis, perdus de vue depuis. Une vrai colère. Le nom d'Honneur et Police, circulait bien évidément. Ils avaient revendiqués. Les années Giscard n'allaient pas tarder à mourrir. Elles aussi. Mais sans larmes...
Nous étions en plein dans cette époque opaque. Poisseuse.
La grande manipulation policière des Autonomes le 23 juin 1979 annonçait-elle le déclin?
La liquidation de 68 (que nous n'avions pas connu) s'étalait partout. Active. La confusion du procès Goldman, dont le motif nous semblait futil tant le symbole était puissant, cristalissait l'opinion. Les fascistes s'armaient et n'hésitaient pas. L'extrème-droite militante et clandestine relevait la tête après la manif du 21 juin 1973...
Ce n'était pas le "héros" que l'on pleurait, mais une époque où toutes les promesses s'éffaçaient jour après jour...
Je me rappelle aussi lors de l'enterrement de Pierre Goldman, le quotidien Rouge, affichait une Une en deuil. Noire. Où ai-je bien pu ranger cet exemplaire? A l'intérieur des articles de Jean-François Vilar, dont il y à quelques mois, nous nous inquiétions ici-même.
La Contre-révolution était dorénavant armée d'un P 38.
L'ombre du Punk allait quand même planer longtemps encore...

Le 29 mars 1988, dans la cour des bureaux de l'ANC à Paris, la militante sud-africaine Dulcie September a elle aussi été abattue.
Il y a des suspects.
Nous ne connaissons toujours pas les assassins !

Bonjour chez vous !

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