Friday, August 21, 2009

Table rase...

Thierry Jonquet, In Memoriam (19.01.54 - 09.08.09)

Toujours pareil !
C'est toujours pareil !
On s'absente quelques jours à l'étranger.
Au retour : Un de moins !
L'écrivain Thierry Jonquet est mort ces jours ci.
Ayant fréquenté la même organisation politique (pas sa première...), j'étais rentré dans le Polar français un peu grâce à lui. J'ai découvert Jean-Patrick Manchette par la suite. Jonquet racontant dans un documentaire consacré au "Pape" du Polar français, JP Manchette (si ma mémoire est bonne) que la lecture des premières lignes de "Le Petit Bleu de la côte ouest" (1976) avait été une Révolution Littéraire pour lui.
Le livre commençait par ces lignes:
Et il arrivait parfois ce qui arrive à présent: Georges Gerfaut est en train de rouler sur le boulevard périphérique exterieur. Il y est entré porte d'Ivry. Il est deux heures et demie ou peut être trois heures un quart du matin.
(...) La raison pour laquelle Georges file ainsi sur le périphérique avec des réflexes diminués et en écoutant cette musique-là, il faut la chercher surtout dans la place de Georges dans les rapports de production. Le fait que Georges est tué au moins deux hommes au cours de l'année n'entre pas en ligne de compte. ce qui arrive à présent arrivait parfois auparavant.

Tout est là !
Jonquet rentre en littérature sous le pseudo de Ramon Mercader (l'assassin de Trotsky ! Humour ravageur pour un trotskyste...) Avec "Du passé faisons table rase" (1982) et il délivrera ensuite toute une série d'ouvrages travaillés par la mémoire mais aussi, se situant dans cette veine réaliste augmentée par le Marxisme. Ancrée dans le présent. Son expérience de militant et sa conscience politique seront au service d'une littérature, jugée impropre, car populaire, par la Bourgeoisie.
Tant mieux pour nous !

Une littérature trés, trés NOIRE ! Qui n'oubliera cependant pas l'humour, trés, trés NOIR.
Mygale (1984), Mémoire en cage (1986), Les Orpailleurs (1993), la Belle et la Bête (1995) Moloch (1998), entres autres...
Un livre "Rouge, c'est la vie" (1998) raconte une époque importante de sa vie : L'amour et la révolution.
Et de nombreuses adaptations "alimentaires" pour la TV.
Je suis moins fan de la fin de son oeuvre, qui semble traversée par des ouvrages où l'amertume et le cynisme dominent.
Victoire de la Contre-Révolution annoncée 30 ans plus tôt par Jean-Patrick Manchette ?
Pas si sur...

Au fait, avons nous des nouvelles de Jean-François Vilar ?

4 comments:

  1. "Le principal du C.E.S disait que ça pouvait pas durer. Il disait que j'étais pas dans une strucrure adaptée, voilà, c'est comme ça qu'il disait. J'entends encore sa voix. " Voyons, cela crève les yeux, cette petite n'est pas dans une structure adaptée!". Et maintenant, j'y suis, dans une structure adaptée?"
    Thierry Joncquet. Mémoire en cage.

    Quant à Jean-François Vilar, je suis toujours à sa recherche.

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  2. Cherchons donc...(mais bien)
    "D'ailleurs c'est toujours les autres qui meurent" épitaphe de Marcel Duchamp, qui a eut l'idée suréaliste me mourrir en 68...

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  3. C'est bien d'avoir une pensée pour le jonquet, je l'avais croisé pour un bref entretien sur son travail pour la télévisé, un type humble, accessible et doux, amoureux de Belleville. Son expérience d'éducateur pour jeunes était déterminante dans sa vision du monde.

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  4. Merci pour le message, c'est vrai que cet engagement là était déterminant...

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