Saturday, April 4, 2009

Usine / Factory 4/4





Je sortis et traversai les voies, jusqu'à la banque de l'autre coté de la ville, ne voulant pas encaisser le chèque dans notre quartier. Le type au guichet pouvait lire l'anxiété et l'effroi sur mon visage, et tous les gens qui faisaint la queue avaient hâte que je leur laisse le champ libre. Je voyais dans leurs mains plein de chèques, des roses, des bruns, des jaunes et des bleus. Mon visage prit une couleur pâle et maladive, ma gorge ne fut plus qu'une boule de coton sec, mes yeux s'obscurcirent et toute ma vie défila dans ma tête. Il me fallut tous les muscles de mon corps pour ramasser ce billet d'un dollar et cette pièce de cinquantes cents. Quelque part aux abords de la ville, il me sembla entendre le gémissement d'une sirène d'incendie.
Je trouvais un emploi comme vendeur de bière sans alcool. Il n'y avait qu'un gros tonneau avec un colimaçon à l'intérieur, et ça vous coûtait cinq cents pour que je tire la manette, sauf si vous étiez un de mes amis personels, auquel cas je vous en tirais un gobelet gratis.
C'était pendant la prohibition et l'on aurai dit que les gens étaient déshydratés. Le premier jour que j'étais là, le patron s'amena et dit : Oh! voilà ta paye de la journée. Ici nous payons chaque jour, parce que nous pourrions être forcès de fermer d'un jour à l'autre. Les affaires marchent trés fort en ce moment même, mais on n'est jamais sûr.

Woody Guthrie En Route pour la gloire
Albin Michel 10x18 1943 (1973, 1990) p. 216. 217

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