Thursday, June 18, 2009

Chronique Sonic # 7 (Sonic Youth)

Sonic Youth "The Eternal"

A l'heure du retour en formation de papys australiens, de vétérans français où de légendes relevant les compteurs, le dernier opus de la Jeunesse Sonnante américaine, replace les enjeux du Rock aujourd'hui.
Et ça, la cinquantaine passée !

Pierre angulaire où se cristallisait à la fois leurs expériences passées et où leur futur émergeait.
Comme si The Eternal était l'enfant légitime de Goo.
19 ans après.
Retour sur le Rock, (magnifique photo de Johnny Thunder en Noir et Blanc, dédicace à Ron Asheton) Tribute à la Peinture (la pochette, le 1er titre dédié à Yves Klein,...).
Quel autre titre pouvait porter cet album ?
Car ils ont tout tenté. Pionniers Avant-gardistes. A chaque album on sentait le désir de mélanger cette alchimie faite de basiques.
Ce qui a changé ? Le label. Sonic Youth abandonne Geffen (la liberté dont ils semblaient jouir était-elle devenue feinte?) pour signer chez Matador Records. Tant mieux. Ils reviennent, outre la pochette déjà signalée, avec une ambition qui s'estompait au fil des derniers albums.

C'est Kim Gordon qui ouvre.
Presque comme toujours.
Toujours la classe. Cette voix. Cette basse. Cette fille est d'une classe incroyable. 55 ans.
Je me souviens d'une anecdote. Moi au début d'une file d'attente d'un festival de cinéma, plongé dans un livre, levant la tête et surprise: Nez à nez avec Kim Gordon, robe rouge classe ! accompagnée de Thruston Moore (éternel ado) et Lee Ranaldo. Steve Shelley quand à lui absent ou en vadrouille. Sonic Youth au complet. Et puis à proximité le cinéaste Gus Van Sant. Je fais quoi je vais leur serrer les pieds? Je me roule aux mains de Kim ? Et puis non juste le plaisir d'avoir été surpris...apparition profane...
Donc The Eternal s'ouvre.
Par un morceau calibré qui nous file entre les doigts. Pardon, les oreilles. D'enchainer vers un rock de plus en plus Pop. Rare chez les bruitistes. Avec un titre qui donne le LA et qui semblera être le motif que le quartet new-yorkais (augmenté en l'occurrence par Mark Ibold) déroulera à loisir l'album durant.
Ça faisait longtemps qu'on ne les avait pas entendu sonner comme ici.
Sonorités Sixties, Psychédélisme, Surf 'n Pop, Heavy Metal (mais du bon) !
En arrière plan.
Leur musique, mélange de violence et de fragilité, tendue comme une note de guitare, climat hypnotique, ne demande qu'à être prolongée sur scène. C'est là que les Sonic Youth prennent toute leur ampleur. Se rappellent qu'ils sont, malgré tout, précurseurs d'une Pop Arty, qu'ils sont l'Origine.
"Anti-orgasm", "What We Know", "Calming The Snake", et tous les titres. Jusqu'au dernier. "Massage The History", qui après le Chaos, semble s'évaporer, sur des arpèges, guitare accoustique. La voix fébrile semble se rompre. Cordes. Guitares/Vocales....
Au fait, c'est aussi Kim qui conclu.
Presque comme toujours.
Eternelle.

Il reste cependant une faute.
Une faute de goût (de Goo).
On ira quand même les voir prolonger cet album sur scène le 25 octobre. Bien qu'ils seront au...Palais des Congrés !

The Eternal (Matador records)
Secret Trickster / Anti-orgasm / Leaky Lifeboat For Gregory Corso / Antenna / What We Know / Calming The Snake / Poison Arrow / Malibu Gas Station / Thunderelap For Bobby Pyn / No Way / Walking Blue / Massage The History (56'34)

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