Sunday, June 14, 2009

Phantoms (Of Paradise ?)


Frédéric Bas

Mirror Ball






Farewell Poetry

Manif ou pas manif ?
Films et musique !

En organisant ce troisième rendez-vous Filmer la musique au Point Ephèmère, les organisateurs ne pensaient sans doute pas faire revivre autant de fantômes ce samedi 13 ... (ne serait-ce celui de Ziggy "Bowie" Aladdin Sane par l'éclair/visuel).
Autant de musiciens pour qui la musique est un absolu. Plus que pour le public, plus enclin sous ce soleil à boire des bières en famille le long du canal (celui-ci rejoindra l'espace Live le soir cependant...).
Légendes du Rock , Punk hongrois, Performance sonique et poétique, Disco paillettes au menu !

Fools Upon The Hill (France 2004 48') est un documentaire réalisé à New-York par Julien Gaurichon et Frédéric Bas en quelques jours sur une légende : Willy DeVille. Filmé dans la rue, sur le toit de l'immeuble, dans sa chambre d'hôtel, au CBGB l'homme raconte son Rock ! Revenu de tout (parfois de très loin) il évoque à sa façon ce que l'Iguane Iggy Pop déclarait à Virginie Despentes récemment:
VD: Qu'est-ce qui à été difficile, pour vous? Et de quoi êtes vous fier?
IP: Continuer et ne pas être tué. C'est ce qu'il y a de plus difficile. Et c'est ma grande réussite
.

Willy DeVille vient hanter les plans comme il hante l'histoire urbaine du Rock. Manteau Rouge, gri-gri, jabot, chapeau à plumes, entre Diva et marlou il est le grand metteur en scène de ce document. La grande qualité du film est que jamais les réalisateurs ne veulent être au-delà du mythe. Jamais l'image ne vient transfigurer la réalité. Imagine-t-on Lou Reed dans un palace, lit en satin et hôtel 8 étoiles ? Oui malheureusement. Pas Willy !
Toujours disponibles et à l'écoute. En témoigne cette longue scène avec le grand producteur Jack Nitzsche, les réalisateurs enregistrent du Réel. Jack Nitzsche mort 2 fois. Une première fois par son « ami » Phil Spector et la seconde, la vraie. Quelques jours après le tournage...
En écrivant ces lignes je réécoute « Le Chat bleu » de WDV qui commence par "This Must Be The Night " et qui se conclu (le film aussi quasiment) avec le bijou mélancolique qu'est "Heaven Stood Still".
Emouvant.
Pause et discussion avec "l'ami Fred". Je lui dit tout le bien que je pense du film. Il est intarissable sur les anecdotes de tournage.
Willy DeVille est définitivement un Grand Monsieur!

Ce n'est pas les mêmes fantômes qu'exhument Lucile Chaufour (Dont le dernier film Violent Days sortira en septembre). En 1984 elle est à Budapest elle filme des jeunes punks en pleine confusion idéologique, que la chute du Mur n'allait pas arranger. Elle les retrouve plus de 20 ans après. A travers leurs récits, c'est l'histoire européenne qui se profile. La fameuse "Fin de l'Histoire" supposée après la chute du Mur...Il y a ceux qui franchirent la frontière entre patriotisme et fascisme. Les autres anti-autoritaires, anarchistes et anti-fascistes. Au sein du même groupe les évolutions sont radicalement divergentes parfois...
Et puis ce final. Où chacun semble faire le point aujourd'hui, en voix off, et à l'écran on les voit évoluer dans leurs quotidien ou au boulot (quand ils en ont un...).
La Hongrie qui en appelle au FMI pour l'aider à sortir de la crise...
Remarquable !
C'est très bien. Ca s'appelle East punk Mémories. Ca dure 1h20. C'est de 2009.
(D'après Lucile Chaufour, encore du travail sur le mixage et le montage avant version définitive).
Un petit tour sur le joli blog de la réalisateure s'impose: http://lucilechaufour.blogspot.com/

A peine le générique terminé il faut redescendre au Mirror Ball (inauguré la veille) pour assister à une performance (Hoping For The Invisible To Ignite) de Farewell Poetry, collectif regroupant musiciens français et une poète/cinéaste anglo-saxonne.
Grand moment que cette performance. Il y du Drame dans cette construction sonore. Travaillant autour d'un motif (à la façon de Sigur Ros en moins poseur et moins évanescent et suraigu par instant) le collectif nous emmène assez loin dans son univers. Fébrilité et déluges sonores sont l'ossature de leur musique. Toujours maitrisée. Toujours retenue. Trop facile que de se cacher derrière des effets. Ils ne le font pas. Tant mieux. Et puis au milieu de ce chaos contrôlé. Une voix. Profonde et chaude. Qui donne encore plus de chair à ce drame qui se joue pour nos yeux (projections visuelles) et pour tout notre corps !
Et lorsque l'on détache les yeux de l'ecran. Derrière nous, le groupe livre un véritable combat physique et charnel avec sa musique.
Imparable!
Ce collectif ira loin j'espère. Au moins jusqu'au Glaz'Art le 2/09/09 (a suivre donc)
myspace.com/farewellpoetry

Pour finir une surprise.
Un film sur les Village People. Plus précisement un film-annonce (50') datant de 1980 sur leur comédie musicale Can't Stop the Music. «Entre Santa Barbara et La Croisière s'amuse...le Disco business dans toute sa splendeur, paillettes et poudreuse à travers un titre polarisant. Un petit chef-d'oeuvre » (notes du catalogue ).
Fantômes d'une époque...
Rien à ajouter. C'était projeté par le Kollectif Alambik qui ont déniché cette rareté. 16mm.

Stayin' Alive !

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