Monday, March 16, 2009

Personne ne sortira vivant d'ici

Tard.
Je viens de découvrir la série amèricaine The Wire.
(Vu en quelques mois les 5 saisons).
Enorme!
Rarement vu ça.
Presque aussi bien que The Sopranos. L'ambition de The Wire est peut être supérieure.
Sur 6 ans, toute la vie non d'une famille mais d'une ville.
Baltimore.
Toute entière.
Au final un résultat similaire.
Essentiellement interprétée par des Noirs, la série fonctionne sur l'observation et l'évolution du traffic de drogue. L'écoute téléphonique étant à la fois le procédé et la forme de la série : un suspect et son cercle de relation/business.


C'est impressionant du reste comment The Wire élargi le champ de sa narration.
D'une simple rue (fiction initiale), la série (même personnages, sauf les morts...) se termine sur un plan de Baltimore relookée, après avoir ausculté : l'extension du traffic de Came, la Police, l'Ecole, les Elections municipales, les plans de Rénovation des quartiers, la Presse !
Excusez du peu !
En ayant pris son temps.
C'est aussi un parrallèle avec The Sopranos. (Les deux sont produites par HBO)
Nombreux sont les épisodes ou il ne se passe rien.
Pas d'action. La classe !
Juste quelques pions posés par l'une des 2 parties (Dealers/Police) qui résonneront quelques épisodes plus tard. A d'autres moments les scénaristes forceront la fiction (2 dernières saisons) pour mieux en réveler la noiceur.





Les ravages de la drogue sont en fait ceux d'un modèle économique. L'idée de réussite sociale traverse la série (Idée: Pour une série française, pensez au traffic de Rolex). Il ne s'agit pas (uniquement) d'une série sur le Racisme.
Mais sur le Traffic. Comment ça circule?
L'organisation sociale dans son ensemble.
La mauvaise conscience américaine et qui la prendra en charge dans la série (comme le "dernier" Eastwood) ?
The Wire est noir. Très noir!
Il faut absolument voir la toute dernière saison !
Le constat est terrible. Là-bas. Ici.





Formellement "le cercle" et "la circulation" sont les lignes matricielles de The Wire.
Seuls les flics (la brigade chargée des écoutes) feront le lien avec la Crim, le journal, les juges, les politiciens, les avocats , les profs et même avec les dealers.
Jusqu'au générique, déclinant la même chanson sur des genres différents (blues, jazz, rock, rap) au cours des saisons.



Pour courroner le tout, l'ecrivain et scénariste Georges Pelecanos signe dès la 2ème saison de nombreux épisodes.
Il glisse de Washington, lieu de toute son oeuvre, vers Baltimore. Dans une autre ville, on penserait aussi a Ellroy pour la noirceur. Morale.
C'est peut être lié à Pelecanos, mais The Wire est un des plus impressionant travail sur la langue qui a été fait dans les séries (ou au cinéma).





L'ultime générique de fin de la série est une pure merveille (que je tairais pour les veinards n'étant pas encore tombés dedans).
Il fallait ici aussi "rivaliser" avec The Sopranos.
Fin puissante (Même si je préfère celle de T).
Personne ne sortira vivant d'ici.
Où alors trés peu.
Et dans quel état?

A Fucking Good Job !
C'est définitif !
Il y a beaucoup plus de cinéma dans certaines séries que dans de nombreux films....

(Ce n'est pas tout, mais il faut que je relance la saison 1...)

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