Thursday, February 5, 2009

Addiction

(...) Il y a beaucoup de passage dans la boutique, mais un infime pourcentage des visiteurs achètent. Les meilleurs clients, ce sont ceux qui doivent acheter un disque le samedi, même s'il n'y a rien dont ils aient vraiment envie; s'ils ne rentrent pas avec un sac plat et carré sous le bras, ils se sentent mal. On reconnaît les drogués du vinyle au fait qu'à un moment donné ils se lassent de farfouiller dans les bacs, vont d'un pas décidé vers un tout autre rayon du magasin, sortent une pochette d'une étagère et se dirige vers la caisse; c'est parce qu'ils ont en fait dans leur tête une liste des achats possibles (Si je ne trouve rien d'ici cinq minutes, il faudra que je me contente de cette compile de blues que j'ai vue il y une demi-heure),

et que soudain ils en ont marre de perdre leur temps à chercher quelque chose dont ils n'ont pas vraiment envie. Je connais bien cette sensation (ce sont mes frères, je les comprends mieux qu'aucune autre personne au monde): c'est une impression agaçante, moite, angoissante, et on sort de la boutique fièvreux.

Nick Hornby High Fidelity 1995 (coll 10x18 1997 p.80)

2 comments:

  1. Depuis six mois, la question du support constituait un sujet très controversé. Ces temps-ci, ils commandaient quatre-vingt pour cent de 33 tours et cassettes, vingt pour cent de CD. Personne n'avait l'air de savoir dans quel sens le vent allait tourner.

    George P. Pelecanos; The Sweet Forever 1998

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  2. Hi Sara-san, c'est énorme en fait, car j'ai hésité avec Pelecanos. Bien vu.

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